Koppel-teken/s |3

Koppel-teken/s |3 est la troisième exposition d'une série autour du lien entre deux artistes, l'un établi et l'autre en devenir. En 2025, il s'agit de l'artiste olfactif Peter de Cupere et d'Aaron-Victor Peeters. De Cupere et Peeters travaillent tous deux dans le large spectre du multimédia, créant des installations qui conquièrent les espaces physiques.

Peter de Cupere (°1970)

« À chaque respiration, nous sentons. »

L'artiste olfactif Peter de Cupere est reconnu depuis plus de 25 ans comme un défenseur prolifique et proactif de l'art olfactif dans le monde de l’art. Il a réalisé plus de 700 œuvres liées à la perception et à l’expérience olfactives, dans des contextes sociaux, culturels et écologiques.

Avec plus de 200 expositions, projets et conférences à travers le monde — d'Amsterdam, Berlin, Milan, Londres à New York — il a également collaboré avec diverses institutions et entreprises.

En 2018, il a reçu la Golden Pear - Art & Olfaction Award de l’Institute for Art & Olfaction aux États-Unis. En 2022, il a obtenu le International New Technology Art Award - Prix du Public pour son Olfabet, un alphabet olfactif destiné aux personnes aveugles et malvoyantes. Il est l’inventeur de l’Olfactiano, le premier piano à odeurs au monde, et a créé la Blind Smell Stick, une canne pour aveugles permettant de se diriger par l’odorat. En mai 2023, il a reçu pour la deuxième fois une Golden Pear Art and Olfaction Award.

Peter de Cupere est professeur et chercheur à la PXL – MAD School of Arts à Hasselt (Belgique), où il enseigne l’usage des sens proches — l’odorat, le goût et le toucher — en tant que cofondateur du Open Senses Lab. En 2019, il a obtenu son doctorat en menant une recherche sur l’usage de l’odeur comme concept, porteur et donneur de contexte dans l’œuvre d’art.

Par ses œuvres, il souhaite sensibiliser le spectateur à l’odorat. Il veut les amener, à travers l’odeur, à réfléchir au climat, aux problèmes sociaux et sociétaux, ainsi qu’aux interactions entre l’homme, sa culture, son histoire et son bien-être. Il expérimente avec les odeurs et les utilise pour remettre en question divers enjeux de notre société.

Sites web:

 www.peterdecupere.art 

www.peterdecupereperfumes.com 

www.olfabet.com 

Instagram: @olfactoryart 

Aaron-Victor Peeters (1994)

Dans la tradition des artistes modernes et contemporains tels qu’Edward Kienholz, Wolf Vostell et Andy Warhol, Aaron-Victor Peeters crée des œuvres qui révèlent l’anatomie mécanique des voitures. Parallèlement, ses créations explorent la signification sociale et culturelle des véhicules, ainsi que leur charge émotionnelle — souvent implicite, voire érotique.

Le travail de Peeters oscille avec aisance entre sculpture, performance et post-pop art. Il offre des perspectives fraîches et stimulantes sur les objets du quotidien. Dans son univers, un bloc-moteur de Mercedes devient une icône, tandis que des réservoirs à carburant suspendus à l’envers, ornés de collages de femmes nues, questionnent les tabous et revendiquent la liberté artistique.

Avec ses œuvres, Peeters nous pousse à affronter la tension entre nostalgie et progrès, liberté et contrôle. En même temps, ses créations nous invitent à repousser les limites de notre imagination.

Instagram : @aaronvictorpeeters

Aaron-Victor Peeters est représenté par la galerie De Uitstalling (www.uitstalling.com).

Un trait d’union relie, mais il sépare aussi. Pensez, par exemple, à la sauce aigre-douce chinoise : il s’agit d’une seule et même sauce, pas d’une alternance de goûts sucrés et acides. L’oxymore, figure de style qui associe deux notions opposées, joue un rôle central dans la série Koppel-teken/s, où un « artiste établi » est mis en lien avec un « talent émergent ». La correspondance entre les deux artistes n’a pas besoin d’être littérale, mais plutôt figurée. Cela vaut aussi pour Peter de Cupere et Aaron-Victor Peeters.

Aaron n’est pas l’« élève » de Peter au sens classique du terme, bien qu’il ait étudié au PXL-MAD/SCHOOL OF ARTS dans le Limbourg, où Peter enseigne. Plus tard, Aaron a choisi de devenir l’assistant de Peter, et Peter a, en retour, choisi Aaron. Dans cette relation maître-élève, chacun apprend de l’autre. Voilà exactement le cœur du trait d’union : une connexion fondée sur la compréhension mutuelle.

Peter apprécie la polyvalence d’Aaron et son choix de ne pas se limiter à un seul médium, comme la peinture, avec laquelle Aaron a pourtant commencé. Tous deux évoluent dans le vaste champ des arts multimédia et combinent différentes techniques pour créer des installations qui investissent des espaces physiques. De son côté, Aaron admire la façon dont Peter construit ses sculptures monumentales d’abord comme maquettes, à la manière d’un architecte. Ces maquettes ne sont pas de simples esquisses : ce sont des œuvres d’art à part entière. Aaron a décidé de s’approprier lui aussi cette approche, révélant à la fois une affinité subtile et une différence entre les deux artistes.

De Cupere crée des mondes où il enrichit l’expérience humaine par l’odorat, un sens étroitement lié à la mémoire. Les souvenirs jouent un rôle central dans son œuvre, tout comme chez Peeters. Mais alors que De Cupere se concentre sur l’olfactif, Aaron a une autre orientation. Il s’intéresse à la transformation des époques et des valeurs : le cheval, autrefois pivot de l’économie, a été remplacé par la « puissance cheval » des moteurs. Aujourd’hui, les carburants fossiles sont remis en question et le monde évolue à nouveau. Les chevaux sont devenus des objets de parade, et peut-être les moteurs connaîtront-ils le même sort à l’avenir : des pièces de collection dans des cortèges d’oldtimers.

Ces changements constants fascinent Aaron-Victor Peeters, et son jeune œuvre témoigne de sa manière de cartographier et d’assimiler ces évolutions.

Willem Elias, commissaire de la série Koppel-teken/s

Photos: Toon Debraekeleer

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